....... Des premiers Jazz Bands aux grands ensembles des années quarante
Tous ces groupes récemment constitués dans la seconde moitié
des années trente, ainsi que d'autres septetos formés
antérieurement vont, en l'espace de quelques semaines,évoluer en
étoffant leur personnel et prendre le virage menant soit vers l'orchestre tipo jazz band, soit
vers un grand ensemble typiquement cubain le conjunto.
Les Septetos féminins qui au milieu de la décennie précédente
ont fait les beaux jours du Trottoir du Louvre, les Aires Libres , deviennent des orchestres "tipo
jazz band", "ANACAONA", "ENSUEÑO", "INDIAS DEL CARIBE "
Tous ajoutent un piano, augmentent le nombre de trompettes mais les conjuntos n'utilisent ni le trombone, ni les saxophones si prisés par les orchestres. |
| Le
"SEPTETO CASINO", devient le "CONJUNTO
CASINO" en 1940. "Los
JÓVENES DEL CAYO", vers cette même date, le "MIRAMAR ", en 1941, la "GLORIA
MATANCERA" en 1944 se transforment aussi en conjuntos.
En 1940 le directeur du "Septeto BELLAMAR" abandonne le groupe aux mains du tresero Arsenio RODRÍGUEZ qui le rebaptise "CONJUNTO Arsenio RODRÍGUEZ ". Mais
c'est le "KUBAVANA" qui, du point de vue formel apparaît
le premier, en 1937, au moment où se forme le "CASINO de la
PLAYA" dont il va être le premier rival. Bientôt, pour les conjuntos, il ne s'agit plus seulement de rajouter un ou plusieurs musiciens au petit groupe initial mais d'opérer une véritable révolution musicale basée sur les apports du véritable génie du moment sur le plan de la musique, le tresero Arsenio RODRÍGUEZ. Autour du piano, Arsenio donne une importance capitale au tres, -qui dans les jazz bands est expulsé par le piano-, introduit et offre une place à la tumbadora, utilise deux voire trois trompettes, le tout arrangé d'une manière plus inspirée de la tradition africaine. |
Le
Conjunto de Arsenio Rodríguez dans les studios de Radio Salas.
Les stations de radios se livrent une guerre sans merci pour
avoir dans leurs émissions les meilleurs ensembles. Certains sont attachés
par contrat à une station et reçoivent les solistes invités
et, bien que l'effervescence dans les lieux musicaux de Cuba et de La Havane ne
soit jamais vraiment retombée, les années quarante constituent une
période de regain d'activité. L'économie cubaine profite
de la guerre mondiale pour améliorer ses performance et si la grande masse
des cubains en profite peu, l'envie de sortir, de danser, des moins favorisés
accompagne l'euphorie des privilégiés. |
Les Cabarets fonctionnent à plein régime, les académies également et de nouveaux lieux ouvrent leurs portes. Mieux encore, dans les grandes salles ce n'est plus un petit septeto qui anime les soirées mais un et le plus souvent deux grands ensembles. |
| Les
quartiers les plus pauvres, les quartiers noirs, ont droit aux meilleurs orchestres. A La Verbena sur le Río Almendares se produit le "BOSTON" avec Arsenio , qui joue ensuite dans les Académies Habana Sport et Sport Antillano avec le "BELLAMAR " puis avec son propre "CONJUNTO Arsenio RODRÍGUEZ " ; le Zombie, l'ancien Eden Concert, reçoit le "CONJUNTO CASINO" puis le "KUBAVANA". Les concerts du Zombie Club sont retransmis en direct par RHC Cadena Azul dans toute l'île. Le Casino de la Playa reçoit l'orchestre qui porte son nom. Le Palermo, le Faraón, le Centro Gallego, Marte y Belona, Habana Sport, la Tropical, la Polar... naissent ou poursuivent leurs activités débordantes. Dans la plupart des lieux, pour avoir une chance de danser avec une jeune femme il faut au préalable acheter un ticket. Vers Marianao et Guanabacoa, les quartiers populaires excentrés ont leurs grands Cabarets, le Summer Casino, les Jardins de la Cotorra Les cabarets commencent à accueillir de plus en plus de clients, Cubains et étrangers, les affaires prospèrent et certains lieux très prisés commencent à pouvoir proposer deux orchestres par soirée, l'un pour animer un show, l'autre pour danser. |
La charanga de "ARCAÑO y sus MARAVILLAS " partage fréquemment la scène avec "Arsenio RODRÍGUEZ
y su CONJUNTO". La "SONORA MATANCERA" se
trouve également en pleine ascension dans cette période. Les grands ensembles se multiplient au milieu de la décennie: le "CONJUNTO NIAGARA" en 1942, le "CONJUNTO de Niño RIVERA" en 1945, le "CONJUNTO COLONIAL" de Nelo SOSA en 1946, le "CONJUNTO Senén SUÁREZ" en 1950. Même Miguel MATAMOROS est conduit, au milieu de la décade à organiser un conjunto. On sent déjà poindre un grand moment pour la musique populaire cubaine, celui des Fabuleuses années cinquante . |
© Patrick Dalmace
. | .... 1° partie | Des premiers Jazz bands aux grands.ensembles des années quarante. |
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Le Son. Les
années trente à La Havane. |
Les Fabuleuses
années cinquante. |
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